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Bien vivre la mort

Nouvel article, pour ceux qui ont récemment perdu un être cher, et pour moi, pour rappel, lorsque ce jour viendra à nouveau.

J’ai récemment eu l’occasion de partager votre détresse face aux départs de vos animaux souvent inattendus. Vous avez été plusieurs à dire que vous ne vous en remettrez jamais, que vous ne pouvez pas vivre sans votre animal, que vous ne croirez à sa mort que lorsque vous aurez retrouvé le corps… A chaque fois, je sentais que quelque chose n’était pas juste et qu’il fallait que j’écrive un article pour poser les choses.




Changer notre regard sur la mort

On est dans une société qui associe forcément décès et tristesse mais je pense que cela dépend de notre culture et du point de vue. Je m’explique : il y a des traditions sur cette planète pour lesquelles la mort n’est pas triste mais célébration. Célébrer la vie de la personne, célébrer tous les bons moments partagés avec elle, célébrer la libération de son âme de son corps physique, célébrer son ascension… Quand on s’intéresse à de telles cultures, on se rend bien compte que la tristesse n’est pas obligatoire, qu’elle n’est pas une norme. C’est donc un conditionnement. Notre société nous dit que c’est normal de souffrir de la séparation, mais non, ce n’est qu’une programmation puisque d’autres personnes, dans d’autres cultures, ne le vivent pas ainsi. Ainsi, à nous d’apprendre à nous en défaire pour mieux vivre la mort.

On se place aussi souvent de notre point de vue. On est triste car on se sent séparé de l’autre qui s’en va. Mais pourquoi ne pas se mettre à la place de celui qui part ? Pour cette âme, son expérience matérielle est terminée, elle a accompli ce qu’elle devait faire, elle va pouvoir regoûter à l’unité, se défaire de la densité. Je vois vraiment cela comme une libération, un passage au niveau supérieur.

Personnellement, la communication animale m’a beaucoup aidé à changer mon regard sur la mort puisque cela m’a permis d’être sûr que la vie continuait sous une autre forme ensuite. S’il est possible de communiquer avec des animaux décédés, d’avoir la même qualité de validations, cela signifie qu’ils existent encore mais sous une autre forme, non ? Des lectures ont aussi soutenu cette idée (La mort expliquée aux enfants de JJ Charbonier, Le test de Stéphane Alix…). Et puis, les animaux vivent la mort différemment, ils m’ont aussi beaucoup appris.


Les animaux et la mort

Les animaux n’ont pas peur de la mort. Dans toutes les communications que j’ai pu faire, ils sont toujours sereins mais ils ont besoin d’être prêts pour que la transition se fasse correctement. Un animal en fin de vie, même souffrant, peut avoir besoin de temps ou de vivre quelque chose en particulier pour accepter de lâcher-prise avec la vie terrestre : dire quelque chose, revoir quelqu’un…

Dans certains cas (un accident, une mort brutale ou quand il y a eu beaucoup de médicaments), comme pour les humains, les animaux n’ont pas toujours conscience d’être morts. Ils sont comme perdus, dans un entre-deux. Par la communication animale on peut les aider mais tout se fait en douceur, à leurs rythmes. A mon sens, il est préférable qu’ils comprennent d’eux-mêmes. Souvent, je les guide pour qu’il se rappelle ce qui s’est passé et ils finissent alors par comprendre. D’autres fois, il est nécessaire de leur dire pour qu’ils puissent poursuivre leur chemin. Cela se fait au feeling, cela dépend de mon ressenti vis-à-vis de l’animal, s’il est prêt à l’entendre, s’il y a d’autres choses à dire ou à transmettre avant…

Enfin, souvent, ils savent à l’avance quand leur départ approche. Je me souviens d’une chienne et d’un veau qui m’avaient dit dans combien de temps ils allaient partir et ces informations c’étaient révélées justes ! Il n’y avait aucune tristesse ni regret, ils m’en parlaient comme d’un autre sujet. Je me souviens aussi d’une vache qui avait demandé à son éleveuse d’être sacrifiée car il était temps pour elle. Elle lui a rappelé plusieurs fois. L’éleveuse préférait attendre et pensait bien faire en lui accordant quelques mois de vie en plus dans le troupeau. Finalement, un jour elle a retrouvé la vache sans vie sur la ferme. Son heure était vraiment venu.


Rester dans le présent

Ce matin, en pensant à cet article, je me disais « Moi aussi je serai à ramasser à la petite cuillère lorsque mon chat quittera ce monde ». Mais non ! En disant cela, je suis déjà à me conditionner à souffrir. En plus, je me projette dans un futur qui me rend triste alors que je pourrais être pleinement là à profiter de mon chat vivant. Quand on s’observe à se projeter, on revient ici ! C’est une perte d’énergie que d’aller ailleurs que maintenant.

Ensuite, quand le jour J arrivera. On pourrait encore être tenté de se torturer l’esprit, de se dire « oui mais si j’avais été là… », « et si j’avais annulé mon rendez-vous… », « si je ne l’avais pas laissé dehors… »… Là encore, on ne serait pas présent. On se projetterait dans le passé. On aura beau ruminer, revivre et imaginer d’autres scénario, on consumera de l’énergie pour rien car cela ne fera pas revenir notre animal.


Accepter le présent

Ensuite, ce qui est compliqué c’est d’accepter le départ de l’animal. Parfois l’animal est très jeune, parfois le départ est soudain, parfois nous aurions aimé être là pour accompagner notre compagnon, parfois nous voulons retrouver son corps pour lui donner une sépulture digne… On peut se sentir coupable, victime de la situation… Mais il faut se dire que tout est juste et parfait. Ce que je veux dire par là, c’est que toute épreuve vient nous permettre de grandir, donc à nous de la saisir ! Quand je dis « tout est parfait », c’est que rien n’arrive par hasard, ou au mauvais moment. Le sort ne s’acharne pas, sauf si vous vous conditionnez en le pensant. Tout est juste car tout ne tourne pas autour de nous. Parfois, leur départ est lié à leur plan d’incarnation, à des contrats passés avec un autre animal. Parfois, ils partent pour mieux nous guider de là-haut et d’autres fois, pour une raison inconcevable par notre mental. En communiquant avec des animaux, je me suis rendue compte que parfois, ils choisissent de partir sans nous, pour nous protéger ou parce que notre présence les retient… Donc, finalement, c’était juste pour lui de partir pendant que vous vous changiez les idées chez des amis. Tout est juste, même si le mental ne le perçoit pas.

Accepter le présent, c’est lâcher le mental et se remettre dans ses sensations du corps : comment est ma respiration ? Est-ce que je sens des tensions quelque part ? Y mettre de l’amour. Comment évoluent-elles ?... C’est accepter de ressentir ses émotions : quelles sont-elles ? Où puis-je les sentir dans mon corps ? Qu’est-ce qu’elles viennent me dire ? Dans cette étape, on accueille tout ce qui se présente, on laisse les émotions s’exprimer, on ne les juge pas, on se laisse le droit de les avoir et de les ressentir.

Ensuite, il est important de ne pas s’identifier à ses émotions. Une fois identifiée, il faut voir une émotion comme un message. La souffrance qu’on ressent à la perte d’un être cher n’est pas obligatoire comme on l’a vu plus haut. Le départ, la séparation viennent finalement réactiver une blessure en nous : la peur de l’abandon, du rejet… C’est à nous de l’identifier pour le travailler et pouvoir vivre sereinement ces départs. Les départs sont aussi difficiles car nous n’aimons pas nos animaux de la bonne manière. Souvent, ils viennent combler un vide (un manque d’amour, de confiance, d’estime de soi…). Donc quand ils partent, ils viennent réactiver cette blessure ! Autrement dit, ce n’est pas la situation qui cause de la souffrance. La souffrance est déjà en nous, la mort vient juste la réactiver.

Pour ne pas souffrir des décès (humains comme animaux), il faudrait aimer sans condition. Alors oui, on les aime, mais il ne faut pas qu’ils se blessent, pas qu’ils aillent trop loin de la maison, pas qu’ils traversent la route et surtout, il ne faut pas qu’ils meurent ! Ce n’est pas de l’amour inconditionnel donc forcément ça finit par faire mal. L’amour inconditionnel laisse l’animal libre de tout : de changer de famille son vivant, de ne plus vouloir faire de petits, de mourir lorsqu’il l’aura décidé. Vivre cette forme d’amour nous laisse aussi libre de ne plus souffrir.


Choisir dans le présent

Une autre construction mentale c’est de se dire qu’avec le temps, cela ira mieux. Oui et non. Oui, car avec le temps vous allez vous désidentifiez de votre souffrance émotionnelle et donc ça finira par aller mieux, non, car il n’y a pas besoin du temps pour cela. Cela peut se choisir tout de suite. Pourquoi ? Car le temps n’est qu’une construction du mental. Notre réalité n’est que le présent. Quand on est dans le passé ou le futur on est dans des projections, créées par le mental. Donc quand on se dit, « ma petit Marion, tu verras, avec le temps, cela ira mieux » en fait, on fait le choix de ne pas être bien maintenant, on fait le choix de rester identifié à nos émotions.

Quand on dit « je ne m’en remettrai jamais », on se programme à ne pas aller mieux et en plus, on reste identifié à nos émotions alors qu’elles ne sont qu’un message. En fait, allez mieux, c’est un choix (c’est valable pour tout dans la vie : travail, santé…). La question à se poser est : est-ce que je veux aller bien ou continuer à ruminer ma souffrance ? Continuer de m’identifier à elle ? Continuer de me sentir victime de la situation ? Quand on réussit à s’observer ainsi, on peut alors se replacer dans le présent et faire un autre choix : celui de prendre notre responsabilité pour aller mieux.

Pour choisir un présent heureux, si on n’arrive pas à lâcher le mental et le passé, dans un premier temps, on ne cherchera à nourrir que des souvenirs positifs, on se dira qu’on a tout fait pour le mieux, que tout est juste... Ensuite, on pourra se recentrer par des exercices de respiration, de méditations et on n’hésitera pas à se faire aider si on n’y arrive pas tout seul. Il n’y a pas de honte à avoir, au contraire, c’est de notre responsabilité de trouver les ressources pour aller mieux. Enfin, on pourra questionner nos émotions et remonter à la réelle source de notre souffrance pour s’en libérer. Mais pour quoi faire ? Faire ce travail, c’est mieux se connaitre, se libérer de la souffrance et s’autoriser à s’aimer davantage.


Se faire accompagner

La communication animale est un bon outil pour accompagner son animal du mieux possible et être soutenu pendant cette étape. Cet accompagnement est bénéfique à tous : l’animal est respecté dans ses rythmes et nous, nous pouvons ne plus supporter le poids de cette responsabilité seul, nous laisser guider par eux. Cela nous aide nous aussi à vivre cette étape plus sereinement. Dans tous les cas, il est important de respecter notre rythme à nous aussi, s’il est prêt à être euthanasié, nous pouvons attendre de l’être aussi. L’accompagnement ne se limite pas à celui de l’animal. Notre animal ne sera pas en colère, ne nous jugera pas si nous attendons d’être prêt. C’est par amour pour eux qu’on les accompagne, c’est par amour pour nous qu’on se fait accompagner. La bienveillance, l’écoute, le respect des rythmes : pour nos animaux et pour nous-mêmes.


Ajout au 17/10/2019:

Suite à un retour sur cet article, je raconte un paragraphe car certains éléments manquaient au texte initial et pourrait m’être utile ultérieurement. Parfois on dit, « je vis bien la mort de mon animal mais… » ou parfois en voiture « quelque chose nous le remet en tête ». Voici quelle lecture je fais de ces commentaires.

Quand on dit "ça va bien mais...": soit ça va effectivement bien et il n'y a pas besoin du "mais", le "mais" n'est alors qu'une intervention du mental qui nous coupe du présent, soit cela ne va pas. Quand nous disons aussi "quelque chose nous remet en tête", ce quelque chose peut être notre mental ou notre corps émotionnel qui s'exprime, mais cela peut aussi être notre animal qui continue d'être présent pour nous et alors nous ressentons son énergie. A nous de voir ce qui sonne le plus juste pour nous. Si c'est notre corps émotionnel, il peut être bon d'aller le ressentir et le questionner pour nous libérer de son emprise. Si c'est notre mental, il faudrait réussir à le couper pour rester ici et maintenant et ne plus être attirer par le passé et les souvenirs. Si c'est notre animal qui se manifeste, parlons-lui et voyons si il veut nous dire quelque chose.


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