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Remercier les vaches qui offrent leur veau

J’étais récemment sur une ferme laitière et j’ai été appelée par une vache. Je sentais qu’elle cherchait son veau, qu’elle avait sûrement vêlé récemment. Je ressentais sa profonde tristesse et une oppression dans la poitrine. Comme vous le savez peut-être, dans de nombreux élevages laitiers, les veaux sont séparés de leur mère quelques heures/jours après la naissance. Cette vache était triste de cette séparation. L’éleveuse m’a confirmé qu’il s’agissait d’une vache très maternelle et qu’elle venait de vêler 5 jours auparavant. Dans une telle situation, mon objectif est donc d’aider la vache et son petit à mieux vivre la situation, à défaut de pouvoir la modifier.



Dans ce cas particulier, il y avait un réel besoin de clarifier la situation. La vache souhaitait qu’on lui explique pourquoi elle était séparée de son veau et savoir ce qu’il devenait. Elle avait aussi besoin d’être rassurée. L’éleveuse a pu lui dire que son petit était bien soigné et nourri avec son propre lait. Pour une vache très maternelle comme elle, c’est une précision très importante pour positiver la situation. Elle a pu comprendre que par son lait, elle garde un lien avec son veau. Ainsi, cela reste possible pour elle de lui transmettre son énergie et tout son amour !


Il s’agissait aussi de reposer les bases du « contrat » entre l’éleveuse et son troupeau : « Je te donne la sécurité, l’alimentation, le logement, la santé, toute mon attention et mon amour et en échange, j'aimerais que tu m’offres ton lait et tes petits. Ton lait et tes veaux me permettent ensuite de vivre, de me payer un logement et à manger, de partager de bons moments entre amis ». Dans ce contrat, la vache a insisté pour nous faire comprendre que ce n’était pas l’éleveuse qui « prenait » le veau mais bien la vache qui l’offrait. Une vache choisit de le donner ou non. Si elle refuse, elle peut bloquer son ovulation, ne pas montrer ses signes de chaleur, ses inséminations ne conduiront pas à une gestation, elle pourrait même avorter ! Une mise-bas difficile et un comportement agressif au moment de la séparation de son veau peuvent aussi être des signes de mécontentement. Cette vache souhaitait que l’éleveuse prenne conscience de ce cadeau qui lui ait fait. Elle demandait à ce qu’on la remercie, à ce qu’on remercie chacune des vaches et à ce qu’on les félicite pour le « travail » accompli. C’est un signe de reconnaissance fort qu’elle demandait.


L’éleveuse qui m’a accueillie était très intéressée par ces échanges. Je la sentais vraiment motivée de répondre aux attentes de ses vaches adorées. A la fin, je sentais le troupeau fier d’elle car leur humaine venait de faire un grand pas !


Cet exemple montre la réalité de la détresse émotionnelle de certains animaux d'élevage. Je tiens à préciser qu’il ne serait pas bénéfique pour les animaux de généraliser cette situation et de faire de l'anthropomorphisme. Chaque animal est unique, chaque situation est donc vécue de manière différente. Ainsi, il m'est déjà arrivé de sentir une vache plus heureuse de retrouver le troupeau après la période tarissement et de vêlage que de s’occuper de son veau. L’éleveuse me l’a aussi confirmé par ses observations (vaches non maternelles, rejet du veau à la naissance). Quelle que soit la situation, notre volonté est d'améliorer ou de maintenir le bien-être des animaux en répondant du mieux que nous le pouvons à leurs besoins.




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