Souffrance animale et euthanasie
Introduction
Récemment, j’ai eu en consultation une petite chatte de 4 mois qui avait été abandonnée et recueillie dans un état pitoyable par une généreuse personne. La minette est morte la nuit qui a suivi la communication et le soin. Elle est morte à domicile, entourée de l’attention, de la présence et de l’amour de la personne qui voulait la sauver. Elle a essayé d’apaiser au mieux sa souffrance avec des plantes pendant ce processus. Cette personne m’a écrit, déchirée, car la minette a beaucoup souffert et elle veut accompagner ses chats différemment à l’avenir. Je souhaite donc me positionner sur ce sujet. En écrivant cet article, j’ai canalisé par mal d’information qui ont modifié mon point de vue initial. Au départ, j’étais plutôt pro-euthanasie quand on sait qu’il n’y a rien d’autres à faire, quand l’animal souffre, quand ça ne peut qu’empirer… Quand j’entendais parler de gens qui disaient qu’il fallait laisser les animaux mourir d’eux-mêmes, que l’euthanasie est mauvaise pour l’âme je trouvais cela très dur, même si je percevais l’argument derrière. Cet article m’a fait mûrir, je le laisse comme il s’est écrit car finalement mes limitations sont peut-être aussi les vôtres et mon témoignage peut peut-être vous aider à mieux saisir cette prise de conscience. Je ne prétends pas dire la vérité, c’est uniquement celle que je sens vibrer au fond de moi qui s’exprime. Je vous invite donc à lire ce texte avec du recul pour que vous restiez maître de votre propre avis.
(Précisions sur l'image choisie: je ne suis pas catho, pour moi, cette image, représente Jésus et son rapport à la mort. Je vois Jésus comme un être illuminé qui n'avait pas peur de la douleur, tout comme les animaux).
Quand c’est possible, une mort la plus naturelle possible
Initialement, je suis plutôt d’accord avec l’idée de laisser le processus de mort se faire le plus naturellement possible, de laisser l’animal trouver l’endroit où il se sent le mieux pour partir sereinement. Ils se cachent souvent, il ne faut pas chercher à les garder auprès de soi à tout prix. On les laisse faire, on les observe et on les accompagne de tout notre amour. Une communication peut aider à comprendre leurs derniers besoins pour qu’on puisse les aider et les soutenir au mieux, surtout si le processus dure dans le temps.
Quand l’animal souffre…
Là où ça devient compliqué c’est quand l’animal souffre. On s’identifie à lui et comme on rejette souvent notre propre douleur, on la rejette aussi chez les autres. En écrivant, j’entends que les animaux souffrent mais ne s’identifient pas à cette douleur. Ils restent présents et entiers. Ils ne vivent pas mal la douleur, ils ne cherchent pas à la rejeter, ils l’accueillent pleinement. Je les sens vraiment comme des êtres illuminés, comme des maîtres face à la douleur, ils l’observent mais ne s’attardent pas dessus. C’est juste une information du corps, pas ce qu’ils sont. Ils ne se font pas engluer par cette information et ne s’identifient pas à elle. Elle est juste là, à côté, tout comme ils sentent leur respiration, leur cœur qui bat, leur corps énergétique, les énergies autour d’eux… Ce n’est qu’une information de plus. C’est difficilement compréhensible pour nous qui avons souvent un mental très fort. Cela se vit plus que cela ne s’intellectualise. Dans le processus de mort, les animaux n’ont pas forcément besoin qu’on calme leur souffrance : elle peut faire partie du chemin.
La souffrance autour de la mort c’est aussi normal, sain et parfois nécessaire que la souffrance autour de l’accouchement. Vie et mort ne font qu’un, le parallèle est donc légitime. Nous voulons mettre au monde sans ressentir la douleur car nous la jugeons mauvaise. De plus en plus de femmes s’orientent vers des accouchements physiologiques, sans péridurale pour pouvoir accoucher dans la position qui leur sied, pour ressentir les contractions et vraiment accompagner le bébé qui naît. Nous nous rendons compte que la douleur est alors nécessaire. En creusant le sujet, on peut même voir de témoignages de femmes qui ont enfanté sans douleur ! Pour la mort c’est exactement pareil. Ce parallèle peut nous aider à comprendre que c’est un processus qui est en jeu, ce n’est pas qu’une simple douleur…
La souffrance est parfois nécessaire (mais pas obligatoire !). Elle les aide à comprendre ce qui se passe, ils comprennent ainsi qu’ils vont mourir et c’est important qu’il en ait conscience. En effet, il arrive que des animaux meurent de manière violente (ex : accident de voiture) et souvent, dans les connexions, ils n’ont pas conscience d’être morts. Il faut donc leur laisser l’occasion de comprendre ce qui se passe (je m’interroge donc sur l’intérêt de certaines dynamiques de bien-être animal qui cherchent à vouloir abattre des animaux d’élevage de façon à ce qu’ils ne s’en rendent pas compte…).
Quand l’animal est chassé par un prédateur…
Dans la nature, peu d’animaux meurent de mort naturelle, ils sont souvent la proie d’autres animaux. Leur mort est plus ou moins rapide mais il y a à chaque fois un stress, un sentiment d’être chassé qui leur fait ressentir l’urgence de la fuite, le corps s’anime et donne tout ce qu’il peut pour sa survie. « Si on est assez rapide, agile, on peut arriver à distancer le prédateur. Alors, on se sent encore plus vivant ! Mais si le prédateur nous rattrape on sait qu’on va mourir ! Alors l’âme quitte souvent le corps avant la morsure fatale. Ce stress est nécessaire, le mouvement du corps est nécessaire pour préparer l’âme au départ qui doit alors se faire de manière rapide. »
J’avais l’image de la gazelle chassée par une lionne pendant que j’écrivais ce passage, je pense que c’est plutôt elle qui s’est exprimée car je n’avais pas conscience de l’importance du mouvement du corps. Cela me permet de comprendre pourquoi parfois, avant de mourir, un être peut être pris de convulsions : l’âme se rassemble, se concentre pour partir.
Quand quelque chose les retient…
A nos côtés, les animaux mettent plus ou moins de temps à partir. Plus cela dure dans le temps, plus cela indique que quelque chose les retient : des émotions (souvent les nôtres), une personne qu’ils veulent revoir, un message qu’ils veulent faire passer, quelque chose qu’ils veulent entendre… La communication animale peut alors être un bel allié pour les aider.
Quand nous souffrons…
Le rejet de leur souffrance est le reflet de notre propre rejet de notre souffrance. Ce n’est pas forcément un problème, je ne dis pas qu’il faut laisser votre animal souffrir si cela vous fait souffrir. Il faut savoir être doux avec soi. Mais en fait, si on veut qu’un animal ne souffre pas, c’est parce que nous n’acceptons pas la souffrance, la nôtre. Une fois qu’on en a pris conscience, soit on arrive à se libérer de ça, à être suffisamment centré pour accompagner un animal qui hurle et convulse, soit c’est trop dur pour nous et alors notre devoir c’est de prendre soin de nous avant. Ce n’est pas de l’égoïsme, c’est l’essentiel. On ne peut pas prendre soin de l’autre si on ne prend pas soin de nous avant tout. Si on est mal, si on est dans notre émotionnel, dans la peur ect, l’animal le sentira et cela ne l’aidera pas. Il a besoin d’un environnement serein, lumineux, calme, plein d’amour pour partir en paix.
Une fois qu’on a accepté de s’aider soi, plusieurs solutions s’offrent à nous : soins palliatifs, en clinique ou à domicile, utilisations de plantes, soins énergétiques, euthanasie… Je ne suis pas une spécialiste du sujet donc la liste ne peut pas être exhaustive.
… nous accompagner avec des procédés actifs
Dans le processus de mort, on dit souvent que les médicaments vont embrouiller l’esprit et peuvent rendre plus difficile la montée de l’âme dans la lumière. Certaines personnes rejettent donc les médicaments pour cette raison et peuvent préférer l’usage de plantes morphiniques pour calmer la douleur. Ce qui me vient à l’esprit en écrivant c’est que les composés actifs des médicaments ont souvent été inspirés par la nature et par les plantes. Un composé actif, qu’il soit de synthèse ou naturel, reste un procédé actif et n’est donc pas neutre. Les plantes, parce qu’elles sont naturelles, ne sont pas moins dangereuses ou nocives. Certaines peuvent nous tuer, nous faire avorter ect… Donc pourquoi rejeter les médicaments et pas les plantes ? Je ne dis pas qu’il ne faut pas utiliser de médicaments, je ne dis pas qu’il ne faut pas utiliser de plantes autour de la mort de son animal. J’éclaire juste sur ce que je ressens vis-à-vis de ces méthodes. L’idée c’est de se faire du bien, de ne plus être touchée par la souffrance de l’autre, donc si ces méthodes par leur efficacité, leur rapidité d’action, leur coût, la possibilité de garder nos animaux à la maison nous apaisent, c’est parfait !
… nous accompagner en les aidant à mourir
Pour l’euthanasie, c’est différent car on n’accompagne pas simplement, on provoque la mort de l’animal. J’ai plutôt un avis mitigé sur le sujet. Euthanasier un animal sain (ex : chats en fourrière) n’est pas concevable pour moi. En fait, cet article me travaille vraiment car on me dit des choses auxquelles je n’avais jamais pensé. Voici ce que j’entends :
_ Euthanasier un animal sain n’est pas plus mal que sacrifier des animaux d’élevage. Tu ne peux pas refuser l’un et accepter l’autre. Mais pour que ce soit bien vécu, cela demande un accompagnement. L’euthanasie, l’abattage ce n’est pas un problème. Le problème, c’est la manière de mourir, la manière de le faire, sans accompagnement et sans conscience. Dans le cas des animaux domestiques, les vétérinaires ont cette conscience, ce respect de la personne et de l’animal, dans les abattoirs, ce n’est pas le cas. Restons-en aux animaux de compagnie aujourd’hui. L’euthanasie est possible pour un animal en bonne santé s’il est accompagné donc pourquoi ne le serait-il pas pour un animal souffrant, et encore plus, pour un animal en fin de vie ? Un animal sain peut mourir rapidement sans conséquence sur son âme, c’est ce qu’il se passe tous les jours lorsqu’une proie est tuée par un prédateur, la nature est bien faite !
La question centrale est donc autour de l’accompagnement de l’animal et de son âme. Là on peut parler des animaux d’élevage qui ont déjà expliqué comment ils voulaient être accompagnés. C’est valable pour les autres animaux aussi. Il faut les prévenir à l’avenir (pas uniquement le jour J), leur expliquer comment cela va se passer dans les détails (méthode, durée, odeur, si on reste avec eux ou pas…), leur demander s’ils veulent dire ou faire des choses avant (une dernière balade, un message, quelque chose à emmener le jour J pour le soutenir…) et y aller à leur rythme. Ils peuvent refuser au départ même s’ils souffrent parce qu’ils ne sont pas prêts mais peuvent changer d’avis quelques jours après. Il faut régulièrement communiquer avec eux pour les accompagner de la manière la plus juste pour eux et pour leurs humains et attendre que tout le monde soit prêt.
_ Parfois, on dit que l’euthanasie, c’est inhumain.
_C’est justement un procédé très humain, dans le sens où cela a été inventé par votre espèce. Dire que c’est inhumain, c’est finalement porter un jugement sur un geste qui pourrait vous faire du bien et vous soulager. Dire cela, c’est refuser de s’apporter cette douceur et cet amour.
Souffrance et difficulté à partir ?
J’ai vraiment du mal avec ce que j’écris. J’imagine ma chatte agonisant de souffrance, je me sens incapable de la laisser souffrir. Pourquoi ?
_ C’est parce que tu t’identifies à sa douleur, tu n’es pas assez présente, tu l’es rarement en vérité… Tu sais que c’est juste ce que tu écris mais c’est tellement éloignée de qui tu es que tu préfères le rejeter pour ne pas avancer et creuser cette blessure. Pourquoi te relies-tu à la souffrance ? Qu’est-ce qu’elle t’apporte d’autre qu’un message ?
_ Je me vois petite, quand j’ai mal, je le dis et j’ai des bisous, des câlins, ça m’apporte du réconfort, de l’amour, de la douceur… OK, je vois ce qu’il y a à travailler ;).
_ Quand tu poses ce titre, est-ce que la souffrance empêche l’âme de partir, tu penses aux molécules générées dans le corps, aux signaux de stress et d’alertes qui peuvent saturer le corps et l’âme. Tu te dis que, peut-être, cela peut empêcher les âmes de monter. Mais en vérité, tu rejettes simplement cette idée que, dans ce processus, la souffrance n’est pas un problème, car tu préfères ne pas faire face à la souffrance de l’autre, à la tienne. Apprends à vivre avec tes souffrances et tu accepteras celles des autres. Les molécules produites existent mais ne sont pas un problème dans ce cheminement, elles sont naturelles et nocives pour le corps donc bonne pour le processus de mort. Le stress, la peur, la souffrance épuisent les organes, pompent l’énergie vitale et donc justement aident au départ.
Et les accompagner ?
Je suis surprise de ne pas parler du fait que l’euthanasie, les médicaments soulagent aussi les animaux.
_ L’euthanasie vous soulage uniquement vous, les animaux n’en ont pas besoin. Les animaux ne jugent pas la souffrance, ne s’identifient pas à elle, ils sont dans un état d’illumination permanente car ils sont totalement présents.
_ Mais quoi ? Il ne faut pas chercher à réduire leur souffrance ? J’ai déjà vu un chat avec des problèmes de peaux se mettre dans sa litière l’argile, cela montre bien qu’il souffrait et qu’il cherchait à apaiser sa douleur. Pourquoi devrait-on les laisser avoir mal ? Quand ont-ils besoin qu’on réduise leur douleur ?
_ Tristesse. Tu cherches à tout analyser, tout comprendre, à avoir tout le temps raison… C’est épuisant, on répète 15 fois les mêmes choses, mais bon, on va reprendre. Ils ont mal oui, mais ils ne s’y identifient pas. Parfois, le stress, la douleur, les radicaux libres produits par l’inflammation sont bons car ils vont accélérer le processus de mort. C’est bien le sujet du jour. Dans les processus de maladie ou de blessures c’est différent. Ton exemple entre dans ce cadre qui est hors-sujet mais je vais y répondre quand même. Dans ton exemple, ce chat n’avait visiblement pas envie de mourir, ce n’était pas encore son heure. Dans cette situation de volonté de vivre, il faut réduire le stress, la douleur, l’inflammation pour ne pas épuiser le corps et les organes, dans ce cas, les médicaments, plantes ect. peuvent être utilisés. Tout dépend de ce que veut l’animal. Il suffit de lui demander.
_ En résumé, dans le processus de mort, il faut laisser l’animal avoir mal pour qu’il prenne conscience et que cela aille plus vite. En cas de simple maladie, on fait tout ce qu’on peut pour lui éviter d’avoir mal ?
_ Tension. Ce n’est pas aussi simple. Il faut demander l’avis à l’animal : qu’est-ce qu’il veut, mourir ou vivre, un traitement ou pas ? C’est avec lui qu’il faut voir. Ce n’est pas à vous de choisir pour eux mais c’est de votre responsabilité d’être à leur écoute et de les accompagner comme ils en ont besoin. Vous ne pouvez pas savoir si une maladie est juste une maladie passagère ou si celle-ci peut conduire à la mort. L’animal lui peut le sentir. En apparence, une simple maladie peut être en réalité le premier appel pour son vol au paradis.
_ OK. Donc on demande à l’animal comment il sent les choses, ce qu’il veut sans se soucier de savoir si c’est le début de la fin.
_ Cela a toujours été la manière de faire, les écouter et suivre leurs besoins même si c’est contradictoire avec le mental et la médecine vétérinaire.
L’intérêt des soins énergétiques dans le processus de mort
On n’a pas parlé des soins énergétiques… Ils sont utiles ou pas alors dans l’accompagnement à la mort?
_ Demande à l’animal ce qu’il veut, comme pour les médicaments, les plantes, c’est eux qui sentent et savent ce dont ils ont besoin. C’est aussi une question que vous pouvez poser aux animaux d’élevage le jour où ils seront sacrifiés. L’objectif du soin doit être de répondre aux besoins de l’animal, pas de réduire sa douleur s’il ne le demande pas.
_ On dit souvent que l’énergie envoyée leur apporte amour et lumière et que cela peut les aider à monter. Qu’en penses-tu ?
_ L’énergie doit être pure et venir du cœur, si elle est envoyée par quelqu’un dans son émotionnel ce n’est pas très bon. Mais effectivement, les soins énergétiques peuvent permettre de créer un pont entre les deux mondes et ainsi laisser l’occasion à l’individu de prendre ce passage ou non, à son rythme. C’est une aide qui est suggérée mais pas imposée. On ouvre une porte, libre à eux de la prendre ou non en fonction de ce qu’ils ont encore à vivre.
_ Est-ce que l’énergie peut les aider à partir plus vite ?
_ Oui, cela créé une porte, ils n’ont pas à la chercher donc cela accélère le processus si l’animal est prêt.
_ Est ce que le soin fait autre chose qu’ouvrir une porte ? Je pense à aider l’animal à monter en vibration pour se rapprocher de la lumière.
_ C’est la même chose, c’est juste l’image mentale qui change mais l’idée de porte ouverte me parle plus car on n’est moins acteur. On laisse vraiment l’animal choisir. Quand tu proposes à un animal de l’accompagner vers la porte, tu es plus actrice, fais l’inverse, dessine-lui le chemin, fais venir la porte à lui. Cela t’évite à toi aussi de te rapprocher de ses vibrations là.
_ OK, donc tu recommandes les soins si c’est fait de manière centrée, à l’écoute des besoins de l’animal et en étant le plus discret possible pour ne pas perturber son travail. On dispose des outils avec son accord et on le laisse faire ?
_ Oui, limite les communications aussi, car nos vibrations terrestres les ramènent ici.
_ Quand un animal meurt ou souffre, il s’isole souvent. On a souvent envie d’être prêt de lui pour le soutenir, est-ce bon pour lui ?
_ C’est votre rapport à la douleur qui est à travailler. Il suffit de demander à l’animal ce qu’il veut… Il n’y a pas de généralités, cela dépend d’où l’animal en est dans son processus et dans son acceptation de la situation.
Qu’est-ce qu’une mort digne ?
On dit souvent qu’on veut que notre animal puisse partir dignement. Qu’est-ce que cela signifie ?
_C’est un jugement que vous portez sur la manière de mourir. Comme s’il y avait des bonnes et des mauvaises façons de mourir mais il y a juste la mort et l’accueillir comme elle est, dans toute sa beauté.
_ Dans toute sa beauté ? La souffrance est beauté ?
_ La souffrance, c’est le corps qui parle, le corps c’est la vie, la vie est beauté. La mort est la vie, la mort et la souffrance associée sont beauté.
_ Ouais, bon stop, ça fait trop pour moi... On peut en revenir à la dignité ?
_ C’est juste un jugement. Qu’est-ce que vous mettez derrière ?
_ Que l’animal ne souffre pas, que ce soit rapide, respectueux, fait en conscience…
_ Ok, si c’est ce que tu veux pour ton animal, alors fais ce qui est nécessaire pour que ces critères soient respectés mais sache qu’ils te sont propres. Un jugement est individuel et humain.
_ Mais alors, comment doit-on accompagner les animaux ?
_ On en a déjà parlé au dessus. C’est accompagner l’animal à mourir comme il le souhaite, à son rythme, avec sa coopération, avec votre amour pour lui mais aussi et surtout pour vous ! C’est vous accompagner VOUS à faire ce qui est bon et juste pour vous aussi. Une mort digne en vrai, c’est une mort que vous acceptez et que vous vivez bien, une mort qui n’a pas conduit à générer de culpabilité, une mort qui n’a pas réactivé vos blessures, une mort qui ne vous fait pas mal….
_ Eh, on ne va pas finir là-dessus quand même ?! Ce n’est pas très fun comme prise de conscience. Moi, je suis retournée par tous ces échanges, donc si tu as un truc plus joyeux, je te laisse finir.
_ Faites ce travail pour vous, vous allez mourir un jour aussi autant ne pas en avoir peur ;) !
_ Hahaha, nan mais tu es sérieux ?! J’ai dit un truc joyeux !!
_ La mort consciente, accompagnée comme il se doit est un processus d’amour inconditionnel, il n’y a rien de plus beau et joyeux !
Bon, je n’avais pas trop vu cet article de cette manière au départ. Il me retourne un peu donc j’imagine qu’il fera cet effet à d’autres personnes. Personnellement, là, tout de suite, maintenant, en écrivant, je ne sais plus quoi penser, je sens qu’il y a une part de vérité là dedans, à moi de voir si je veux la faire mienne ou non. A vous aussi de voir si cela vous parle ou non et dans quelle mesure. N’hésitez pas à me faire part de vos retours pour qu’on s’aide mutuellement à avancer sur ce questionnement ;) !